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Si vous travaillez avec des apprenants ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA), vous savez probablement que les profils de communication varient grandement. Ainsi, certains apprenants n’ont aucun acquis en langage parlé, d’autres très peu, ou parfois ils auront les acquis suffisants, mais ne seront pas en mesure de s’en servir pour communiquer de façon efficace. Dans le 5e édition Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), les TSA sont présentés de la façon suivante : « Déficits persistants en matière de communication et d’interaction sociales dans plusieurs contextes ». Les TSA peuvent comprendre trois catégories principales de déficit : les déficits de la réciprocité sociale et émotionnelle ; les déficits en matière de comportements non verbaux dans l’interaction sociale ; et les déficits du développement, du maintien et de la compréhension des relations. Observons ces catégories de plus près : Les déficits de la réciprocité sociale et émotionnelle comprennent une approche sociale anormale et des déficits dans la conversation, des difficultés à partager des intérêts ou des émotions, et l’impossibilité d’initier des interactions sociales ou d’y répondre. Les déficits en matière de comportements non verbaux dans l’interaction sociale entrainent une communication verbale ou non verbale mal intégrée au contexte ; des anomalies au niveau du contact visuel et de de l’utilisation du langage corporel ; des déficits de compréhension et dans le recours aux gestes ; ainsi qu’une absence totale d’expressions faciales et de communication non verbale. Les déficits du développement, du maintien et de la compréhension des relations entrainent, eux, des difficultés à adapter son comportement en fonction des différents contextes sociaux ; des difficultés à partager, à jouer à un jeu imaginaire ou à se faire des amis ; et l’absence d’intérêt pour les pairs. Commençons par parler des apprenants ayant un TSA avec un profil de « communicateurs émergents ». Certains apprenants avec un TSA sont non verbaux ou produisent rarement un langage intelligible. Ces apprenants, sans système de communication améliorée et alternative comme l’utilisation d’images, de signes ou d’aides à la communication avec sortie vocale, pourraient n’avoir aucun moyen fonctionnel de communiquer. Ils pourraient alors ne pas être en mesure de dire aux autres ce qu’ils veulent ou ce dont ils ont besoin, ou bien d’initier des interactions sociales ou d’y répondre, de nommer des éléments de leur environnement, ou encore, de s’exprimer au sujet de quelque chose d’intéressant, d’inhabituel ou d’effrayant. Si vous travaillez avec un apprenant ayant ce type de profil de communication, vous vous êtes peut-être déjà demandé comment l’aider à développer des compétences de base en communication, vous vous êtes peut-être aussi questionné au sujet du système de communication qui conviendrait le mieux à cet apprenant ou vous vous êtes peut-être tout simplement demandé par où commencer. Évidemment, nous ne pouvons pas vous donner toutes les informations dont vous auriez besoin pour accompagner votre communicateur émergent en une seule vidéo, mais nous apporterons des suggestions qui pourraient s’avérer utiles et des stratégies qui aideront vos apprenants. Lorsque vous travaillez avec un apprenant ayant un TSA dont les compétences en communication sont limitées, il importe de consulter un orthophoniste. Ce professionnel, qui détient une formation et une expertise précises en troubles de la communication et en intervention, peut évaluer les compétences en communication d’un individu. Il pourra ensuite formuler des recommandations au sujet des compétences à travailler et expliquer comment les enseigner. De plus, il sera capable d’identifier les modes de communication appropriés et les systèmes de suppléance à la communication pouvant être utiles. À l’heure d’enseigner des compétences en communication aux communicateurs émergents, la stratégie la plus efficace sera de se servir de leurs intérêts et de ce qui les motive. Si les compétences en communication d’un apprenant sont très limitées, il s’avèrera utile de d’abord lui enseigner à formuler des demandes pour ce qu’il veut. Il s’agit là du seul acte de communication dont il tirera un avantage direct. Par exemple, lorsqu’un apprenant a soif, qu’il demande à boire et reçoit immédiatement sa boisson préférée, il comprendra tout de suite l’intérêt de sa demande. Le renforçateur devient alors extrêmement intéressant et le motivera d’autant plus. De la même façon, si un apprenant aime écouter de la musique, demande une chanson en particulier et peut l’écouter, il reçoit alors une récompense immédiate pour le fait d’avoir su demander quelque chose. Enseigner à un apprenant comment présenter des demandes est un excellent point de départ parce que la motivation et le renforcement (c’est-à-dire deux composantes essentielles de l’enseignement des compétences en communication) font automatiquement partie de l’interaction. Examinons certains exemples de ce type de demande. Dans les exemples de cette vidéo, vous remarquerez que l’enseignante profite de la motivation naturelle des apprenants envers certains éléments en préparant des situations pour que les apprenants présentent des demandes. Lors du visionnement, souvenez-vous que les demandes peuvent prendre plusieurs formes. Selon leurs compétences, les apprenants peuvent présenter des demandes à l’aide du langage parlé, de signes, de gestes, d’images, de suppléance à la communication ou d’une combinaison de systèmes de communication. Dans les vidéos précédentes, vous avez peut-être remarqué que les apprenants semblaient très motivés pour obtenir les articles demandés. Comme je l’ai mentionné, la motivation est un élément de grande importance pour apprendre à communiquer. Il est donc essentiel de se préparer dès le départ en identifiant les objets et les activités préférés de l’apprenant, c’est-à-dire les renforçateurs qui seront les plus utiles. Pour cela, on peut mener une évaluation formelle ou informelle des préférences. Vous pouvez visionner les vidéos « La puissance du renforcement » et « Cibler et choisir les renforçateurs » de la série Prendre son envol pour trouver des idées sur la façon d’identifier les préférences de l’apprenant et donc les renforçateurs potentiels. Une fois que vous aurez ciblé les renforçateurs les plus efficaces pour l’apprenant, ou les objets et les activités que l’apprenant sera motivé de demander, il faudra également préparer la voie pour un enseignement efficace des compétences. Il faut songer au MOMENT où la motivation de l’apprenant pour un objet sera particulièrement forte. Par exemple, il est plus efficace d’enseigner à l’apprenant à présenter des demandes pour des collations lorsqu’il a faim. Enseigner la demande d’objets pour jouer dehors pourrait plus facile si les élèves de la classe se préparent à sortir en récréation. L’apprenant sera probablement plus motivé pour demander l’accès à l’ordinateur après avoir passé un certain temps sans ordinateur. Il peut également s’avérer utile d’augmenter la motivation envers un objet ou une activité en particulier en incitant l’apprenant et en lui rappelant qu’il s’amuse habituellement beaucoup avec cet objet ou pendant cette activité. Vous avez peut-être remarqué qu’un jouet qui se trouve au sol n’est pas particulièrement intéressant pour un enfant jusqu’à ce que quelqu’un d’autre commence à jouer avec. Dans le même ordre d’idées, vous ne pensiez peut-être pas à manger une pomme jusqu’à ce que vous voyiez quelqu’un en manger une, ou que vous entendiez le bruit de la pomme croquante. Et alors tout à coup, vous mourrez d’envie de manger une pomme ! Inciter l’apprenant en interagissant avec l’objet ou en faisant l’activité qu’il préfère, et lui montrer à quel point c’est formidable et intéressant, ou bien commencer à interagir avec un objet, arrêter et attendre, sont autant de stratégies qui peuvent accentuer la motivation de l’apprenant à demander cet objet. Les vidéos suivantes vous présenteront des exemples de stratégies pour inciter les apprenants à demander des objets ou des activités qu’ils aiment beaucoup. Tentez de déterminer les stratégies que l’enseignante utilise afin d’augmenter la motivation de l’apprenant dans chacune de ces situations. Lorsqu’on enseigne aux communicateurs émergents à formuler des demandes, il importe de décider quels types de demandes on souhaite renforcer et ensuite de les définir clairement. Vos attentes doivent être claires. Au cours des premiers stades de l’enseignement, les réponses acceptables doivent être faciles à exécuter par l’apprenant pour que ses tentatives de communication lui permettent de recevoir une récompense immédiate. Cela viendra renforcer son comportement, dans le cas présent, formuler une demande. Si la réponse que l’apprenant doit formuler est trop difficile ou qu’elle exige trop d’efforts, il pourrait ne pas répondre ou être frustré ou encore adopter un comportement problématique. Il peut arriver que l’apprenant donne une réponse de communication par moment, mais pas de façon régulière. Du coup, il ne reçoit pas de renforcement assez souvent pour renforcer la réponse désirée, c’est-à-dire formuler la bonne reponse. Au début, la demande acceptable doit être facile à formuler pour l’apprenant et l’apprenant doit recevoir immédiatement l’objet qu’il demande, à chaque fois qu’il tente de communiquer. Avec le temps, il sera important de modifier la façon dont l’apprenant exprime ses demandes et de complexifier ses demandes. Par exemple, aux premiers stades de l’enseignement des demandes pour écouter de la musique, vous pouvez simplement exiger que l’apprenant regarde le lecteur de musique ou qu’il le montre du doigt afin de pouvoir écouter de la musique. Cependant, une fois que ce comportement est établi, vous devez façonner les demandes de l’apprenant et vous attendre à une communication plus complexe. Si l’apprenant peut imiter des mots oralement, alors l’adulte peut se servir d’une incitation orale (« musique ») et s’attendre à ce que l’apprenant imite le mot avant d’avoir accès à la musique. Si l’apprenant n’emploie pas encore le langage oral, l’adulte peut l’inciter à montrer du doigt une image qui représente la musique ou le mot « musique », il peut aussi faire le geste pour la musique, selon du moyen de communication le plus approprié pour l’apprenant. En fonction des connaissances de l’apprenant, vous pouvez même vous attendre à des demandes composées de plusieurs mots ou de phrases complètes lorsqu’il devient plus compétent pour les demandes. À mesure que leurs compétences se développent, les apprenants devront comprendre et accepter qu’ils ne peuvent pas avoir accès à tout ce qu’ils demandent immédiatement et à chaque fois. Tout comme les autres apprenants en développement, les personnes ayant un TSA doivent apprendre à attendre de façon appropriée et à accepter qu’on leur dise « non ». Ces objectifs gagnent de l’importance lorsque la compétence de demande est établie et que l’apprenant s’en sert fréquemment et de façon constante. Aux premiers stades de l’enseignement, il faut offrir du renforcement immédiatement pour que les nouvelles compétences en communication de l’apprenant deviennent solides et se maintiennent au fil du temps. Enfin, il est primordial d’intégrer le plus d’occasions possible qui permettront à l’apprenant de présenter des demandes tout au long de la journée et dans différents contextes. Pensez à l’ensemble des activités et des tâches que fait un apprenant au quotidien, et dans quels milieux il se trouve. Dressez une liste de toutes les occasions pour lesquelles il pourrait devoir faire une demande. Certaines occasions de demande peuvent survenir naturellement dans le contexte des routines, alors que d’autres devront être planifiées stratégiquement. Plus il y aura d’occasions pendant la journée, mieux ce sera. Il pourrait sembler excessif ou trop difficile de s’attendre à ce qu’un apprenant demande tout ce qu’il veut dans tous les milieux, chaque jour, mais n’oubliez pas que les compétences en communication ne se développent pas facilement pour les communicateurs émergents ayant un TSA et que le seul moyen de développer ces compétences afin qu’elles deviennent naturelles et durables est de s’exercer. Il importe de profiter des occasions spontanées pour que les apprenants ayant un TSA formulent des demandes et amorcent des interactions, mais aussi de planifier stratégiquement des occasions qui sinon n’existeraient pas. De cette façon, les communicateurs émergents auront plus de chance de développer des compétences en communication fondamentales, de conserver ces acquis et cela permettra de préparer le terrain pour accéder à des compétences de communication plus complexes et efficaces par la suite.

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