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Le profil de communication des élèves ayant un trouble du spectre de l’autisme varient peut-être beaucoup d’un individu à l’autre, mais les déficiences touchant les compétences en communication restent au cœur du diagnostic de TSA. Certains apprenants peuvent connaitre des troubles de la parole, alors que d’autres peuvent avoir un certain niveau de compétence en langage, mais ne pas être en mesure de s’en servir pour communiquer de façon efficace. Réfléchissons un instant au but de la communication. Lorsque nous communiquons, nous partageons l’attention avec quelqu’un d’autre. Il s’agit d’un échange social où l’on donne et l’on reçoit, en jouant le rôle de locuteur et d’auditeur à tour de rôle, en se concentrant sur un sujet commun. Nous pouvons parler de ce qui se passe à l’heure actuelle, de ce qui s’est déjà passé ou de ce que nous croyons ou espérons qui se passera à l’avenir. Nous pouvons demander de l’aide, faire part d’informations, exprimer nos sentiments ou raconter une blague. Notons également que lorsque nous communiquons, nous n’utilisons pas seulement des mots. Nous pouvons nous servir de gestes, d’expressions faciales, et même de notre posture pour montrer aux autres ce que nous souhaitons communiquer. Tous ces éléments peuvent être très complexes pour les apprenants ayant un TSA qui ne comprennent pas toujours que le langage peut leur permettre de faire bien des choses, comme obtenir ce qu’ils veulent ou ce dont ils ont besoin, mais également d’entretenir des relations avec les autres. Les personnes avec un TSA ne saisissent pas toujours les aspects sociaux de la communication; ils ne comprennent pas forcément qu’il s’agit d’un échange fait de nombreux indices non verbaux et sociaux qui rendent possible cette communication. Lorsque nous tentons de favoriser le développement de la communication chez les apprenants ayant un TSA, nous devons tenir compte de plusieurs éléments. Il est primordial que l es apprenants comprennent que la communication est positive. Elle les aide à obtenir ce qu’ils veulent, leur permet de créer des liens d’amitié, de participer à des activités avec différentes personnes et d’en apprendre davantage sur des sujets qui les intéressent ou qui sont importants pour eux. Souvenez-vous que les apprenants ayant un TSA ne réalisent pas toujours que le langage peut leur être utile. Comme point de départ, il pourrait être utile d’examiner les différentes façons dont on se sert de la communication. Vous avez peut-être déjà entendu parler du langage réceptif et du langage expressif. Le langage réceptif consiste à comprendre le message communiqué par une autre personne. Parfois, ce type de communication exige que la personne formule un certain type de réponse. Par exemple, vous pouvez demander à un apprenant d’aller chercher le livre bleu Il devra donc comprendre ce que signifient vos directives et, dans ce cas, ce que sont un livre et la couleur bleue. Autre exemple : à l’épicerie, vous achetez un article et la caissière vous dit : « Dix dollars, s’il vous plaît ». Dans ce cas, vous devez pouvoir déterminer la bonne somme et la donner à la caissière. Dans chaque cas, l’auditeur doit comprendre ce que le locuteur dit et ce qu’il veut dire, et doit répondre en conséquence. À d’autres moments, la communication réceptive consiste simplement à obtenir et à comprendre l’information et n’exige pas nécessairement de réponse. Par exemple, vous pouvez simplement montrer à l’apprenant le livre bleu en disant « Ce livre est bleu. ». Dans ce cas, vous lui faites part de l’information sans lui demander de réponse. De façon générale, le langage réceptif renvoie à la façon dont nous nous comportons en tant qu’auditeurs. Elle implique l’élément d’information et la compréhension de cet élément. La communication expressive, quant à elle, porte sur la transmission de l’information. Elle renvoie à l’emploi de mots et de phrases pour exprimer nos besoins, nos désirs, nos pensées, nos idées et nos opinions de façon à ce que les autres comprennent. Par exemple, vous pouvez commander un sandwich au restaurant ou faire part de ce que vous pensez de la partie de hockey de la veille à un collègue. La communication expressive peut également inclure les expressions faciales, les gestes, le langage corporel et les indices non verbaux qu’on emploie pour transmettre nos messages. Par exemple, je peux dire que la soupe que je mange est bonne, mais si je le dis en grimaçant, mon langage corporel envoie comme message que la soupe n’est pas très bonne. On peut voir la communication comme la combinaison du langage expressif et du langage réceptif. Il est aussi intéressant d’envisager la communication selon toutes ses différentes fonctions. Observons comment un seul mot peut servir à différentes fins ou, autrement dit, comment un seul mot peut servir à différentes fonctions communicatives. Prenons le mot « chat » comme exemple. Je dois pouvoir dire le mot « chat » quand on me demande de le répéter. Je dois pouvoir nommer un chat quand je vois un vrai chat, un jouet en forme de chat ou l’image d’un chat. Je dois pouvoir me servir du mot « chat » pour répondre à des questions comme « Quel animal miaule? » ou « Quel est ton animal de compagnie préféré? ». Si l’enseignante écrit le mot « chat » au tableau et me demande de le copier dans mon cahier, je dois pouvoir le faire et je dois apprendre à lire le mot « chat » quand je vois les lettres C-H-A-T. Bien que tous ces exemples exigent l’utilisation d’un même mot (CHAT), ce mot sert à différentes fins ou présente différentes fonctions dans chaque situation. Un communicateur efficace doit être capable d’utiliser le mot pour toutes ces fonctions. Or, lorsque l’on travaille avec des apprenants ayant un TSA, nous ne pouvons pas supposer qu’ils pourront se servir d’un mot dans tous les contextes simplement parce qu’ils se sont servis de ce mot dans une situation particulière. En fait, il faut habituellement enseigner toutes ces différentes fonctions explicitement et évaluer les apprenants pour s’assurer qu’ils maitrisent l’emploi du mot pour chaque fonction spécifique. Il sera nécessaire d’enseigner certaines des fonctions de communication les plus importantes à bien des apprenants ayant un TSA. Nous pensons ici aux fonctions de demander, nommer, imiter ou encore répondre à des questions ou à des commentaires. Prenons un moment pour étudier un peu plus ces fonctions. Quand je veux quelque chose ou que j’ai besoin de quelque chose, je peux présenter une demande à quelqu’un, peu importe ce que je veux ou ce dont j’ai besoin. Par exemple, si j’ai soif, je peux demander un verre d’eau. Si je veux trouver un certain livre à la bibliothèque, mais que je ne sais pas comment le chercher, je peux demander de l’aide à la bibliothécaire. Je peux demander tout un tas de choses comme un objet, des renseignements, du réconfort ou je peux demander à quelqu’un de faire quelque chose, je peux proposer une activité. Je peux aussi demander une pause, ou bien que quelque chose cesse ou que quelqu’un s’en aille. Il est important de pouvoir demander des choses qui ne sont pas présentes dans l’environnement et de savoir comment formuler ces demandes de façon appropriée. Savoir quoi demander et comment le demander revient à savoir réguler son environnement. Même protester est une demande. Quand je dis « non », que je veux que quelque chose cesse ou que quelqu’un s’en aille, je demande un changement dans mon environnement. Je demande à quelqu’un de se comporter d’une certaine façon. Savoir formuler une demande est une compétence en communication très importante puisqu’elle permet d’obtenir ce que l’on veut, ce dont on a besoin. Une communication inefficace mène parfois à un comportement inapproprié. Les personnes ayant un TSA rencontrent pourtant souvent des difficultés à ce niveau. Je peux également me servir du langage pour nommer ou classer des éléments dans l’environnement. Quand je m’enthousiasme de voir quelque chose, je peux dire « Le beau chiot! ». Mon commentaire vient essentiellement nommer la chose ou l’action que j’observe – dans ce cas, le chiot. Vous pouvez montrer à l’apprenant une image ou un objet et demander « Qu’est-ce que c’est? », « Que fait le chien? » ou « À quel endroit le garçon dort-il? ». Votre objectif est que l’apprenant réponde en nommant l’objet, l’action ou l’emplacement. C’est de cette façon qu’un élève peut apprendre différents aspects du langage. Par la suite, il apprendra du vocabulaire (des noms communs par ex.), des actions, des concepts (la taille, la couleur, la forme) ou des mots pour décrire les personnes ou les choses. Certains élèves avec un TSA connaissent bien le vocabulaire, mais ont de la difficulté à adapter leurs connaissances ou à associer les mots aux idées. De nombreuses personnes ayant un TSA sont très concrètes dans leur façon d’utiliser ou d’interpréter le langage; c’est pourquoi il leur est difficile de comprendre des expressions plus abstraites ou figurées, comme par exemple « Il pleut des cordes » ou des requêtes comme « Peux-tu me donner un coup de main ? ». Deux fonctions importantes de la communication consistent donc à demander et à nommer. Une autre fonction que nous oublions parfois lorsque nous examinons la communication est l’imitation. L’une des façons d’apprendre comment fonctionne le monde autour de nous et comment réussir à faire face aux différentes situations que nous rencontrons est d’imiter les gestes et les paroles des autres. Par exemple, si je suis dans un nouveau restaurant chic et que je ne suis pas certaine des règles concernant la fourchette que je dois utiliser, je regarde les gens autour de moi et j’imite ce qu’ils font. Si je ne sais pas comment commander à partir d’un menu complexe, je vais probablement laisser quelqu’un d’autre commander en premier et écouter ce qu’il dit. Si j’apprends à jouer au golf, j’observerai pendant un certain temps comment les autres frappent la balle avant d’essayer moi-même. Être capable d’imiter est important pour le développement du langage et de l’élocution. Les jeunes enfants apprennent à dire des mots et à lier les mots en imitant les sons, les mots et les phrases qu’ils entendent. Imiter une autre personne signifie également que j’écoute cette personne ou que je lui porte une attention particulière, ce qui est également important pour une communication efficace. Les problèmes d’imitation sont souvent identifiés très tôt chez les enfants ayant un TSA. Les personnes avec un TSA peuvent apprendre beaucoup grâce aux modèles positifs montrés par leurs pairs lorsqu’ils apprennent de nouvelles compétences, mais il est souvent nécessaire de leur enseigner explicitement à imiter pour que cette stratégie fonctionne. Une autre fonction importante de la communication est la capacité de répondre à quelqu’un lorsque ce dont on parle n’est pas présent dans l’environnement à ce moment-là. Nous pourrions parler de quelque chose qui a eu lieu dans le passé, de quelque chose qui se passera å l'avenir, ou d’un sujet général. Il n’y a alors rien dans l’environnement qui indique à la personne comment elle doit répondre ou ce qu’elle doit dire ensuite. Par exemple, je peux demander à mon ami « Où es-tu allé la fin de semaine dernière ? » ou « Quelle réponse as-tu donnée à la question d’examen sur l’Égypte ancienne ? ». Nous pouvons parler du diner, mais le repas n’est pas devant nous. Je peux demander « Qu’est-ce qu’il y avait dans la salade que tu as mangée avec ton sandwich? Ça avait l’air bon ». Avec de jeunes enfants, nous pouvons avoir recours à des chansons ou à des expressions à trous, comme « 1-2-3... » ou « Brille, brille petite... ». Il pourrait être nécessaire d’enseigner de façon explicite, à des apprenants avec un TSA ayant des compétences en langage expressif, comment utiliser ce qu’ils connaissent pour savoir quoi dire dans une situation où il n’y a aucun indice visuel. Un apprenant pourrait, par exemple, nommer une grande variété d’animaux lorsqu’on lui montre des images, mais ne pas être capable de nommer les animaux qu’il a vus au zoo dans la journée sans consulter d’images. Une personne, pour communiquer correctement, doit pouvoir utiliser toutes ces fonctions du langage, c’est-à-dire demander, nommer, imiter, répondre comme locuteur ou répondre comme auditeur. Mais en réalité, plusieurs de ces fonctions peuvent être absentes chez un grand nombre d’apprenants ayant un TSA. Nous pouvons entendre l’apprenant dire « chat » lorsqu’il voit l’image d’un chat ou un jouet en forme de chat et présumer qu’il connait le mot et qu’il sait s’en servir ; cependant, il se peut qu’il puisse seulement se servir du mot pour nommer, mais qu’il ne puisse pas imiter, poser une question ou y répondre. Nous devons l’aider à établir ces liens afin qu’il puisse communiquer de différentes façons et à diverses fins. Dans la prochaine vidéo, nous partagerons différentes stratégies qui pourraient être utiles si vous accompagnez un apprenant ayant un TSA pour qu’il développe et améliore ses compétences en communication. Avec la série de vidéos sur la communication, notre objectif est de fournir des renseignements concernant le développement de la communication chez les apprenants ayant un TSA, ainsi que des stratégies pouvant être utiles aux personnes, dont les compétences, en communication entrent dans les trois catégories générales suivantes: communicateur émergent, communicateur en développement et communicateur avancé.

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