Quand vous avez ouvert les yeux ce matin, étiez-vous motivés à vous lever et à aller travailler?
L’un de mes auteurs et experts en leadership préférés, Simon Sinek, émet un message qui est à mon avis très puissant : Adorer son travail est un droit et non un privilège; il ne faut pas se contenter de tolérer son travail ni d’aimer ce qu’on fait, mais bien ADORER son travail.
Le hic, c’est que pour adorer son métier et se réveiller chaque matin avec la motivation d’aller travailler, il y a certaines choses qui sont nécessaires.
Simon vous dirait que d’emblée, il faut savoir pourquoi on fait ce travail, et se le répéter chaque jour.
Si vous avez déjà exploré ses ouvrages, vous savez sûrement qu’il parle beaucoupde trouver le « pourquoi », ce avec quoi je suis tout à fait d’accord.
J’ajouterais que si vous travaillez avec une personne ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA), le « pourquoi » fait partie intégrante de votre travail, car ce que vous accomplissez au quotidien a le pouvoir de changer ce que cette personne pourra faire pour le reste de sa vie.
Je ne peux imaginer plus grande motivation et je crois que c’est un point de départ très important.
Vous savez tout comme moi que le travail que vous accomplissez peut être extrêmement éprouvant et parfois exténuant.
Donc, bien qu’il soit essentiel que vous sachiez pourquoi vous faites ce que vous faites, il y a beaucoup plus que cela.
Je crois que pour adorer son travail et se réveiller tous les matins en ayant hâte d’aller travailler, vous devez également avoir la certitude que vous pouvez bien faire votre travail.
Vous devez savoir que vous possédez les connaissances, les aptitudes, les ressources et l’appui nécessaires pour faire ce qui a inspiré votre « pourquoi ».
Si vous ne vous sentez pas suffisamment outillés, s’il y a un écart, voire un fossé, entre la contribution que vous voulez apporter à vos apprenants ayant un TSA et celle que vous estimez pouvoir apporter maintenant, alors vous avez besoin d’aide.
Le partenariat Autisme en éducation souhaite vous aider en vous fournissant davantage d’outils pour aider vos apprenants.
Le partenariat Autisme en éducation a créé une expérience d’apprentissage professionnelle unique, conçue pour vous aider à acquérir non seulement les connaissances, mais également les aptitudes pour mettre en pratique quotidiennement, dans votre travail ou votre milieu , la théorie que vous avez apprise au sujet du travail avec les apprenants ayant un TSA.
Nous voulons également vous aider à acquérir la confiance qui vous permettra d’appliquer votre apprent issage à votre situation unique.
Si vous n’avez pas encore appris de théorie au sujet du travail avec les apprenants ayant un TSA, nous voulons aussi vous aider à ce chapitre.
Nous voulons vous mettre au défi, ainsi que quiconque travaille avec des apprenants ayant un TSA, d’avoir une réflexion différente sur la façon de soutenir ces apprenants.
Parfois, nous approchons l’enseignement et le soutien aux apprenants ayant un TSA avec l’intention de surmonter leurs déficits.
Nous ciblons les déficits en matière d’aptitudes, les difficultés, les lacunes d’apprentissage et nous travaillons à combler le plus de lacunes possible afin d’aider nos apprenants à s’accomplir.
Cela est d’ailleurs tout à fait logique.
Par définition, le TSA englobe des déficits sur le plan des aptitudes de communication sociale et dans certains comportements particuliers et nous voulons absolument travailler à y pallier.
Il pourrait toutefois être judicieux de changer un peu notre façon traditionnelle de penser.
Plutôt que de partir avec l’idée qu’il faille s’attaquer aux déficits afin de les surmonter, nous voulons vous amener à habiliter vos apprenants afin qu’ils prennent leur envol en faisant de leurs forces et de leur potentiel le point de départ.
J’aimerais vous parler d’un garçon nommé Zach.
Vous n’avez probablement jamais rencontré Zach, mais je peux presque garantir que la plupart d’entre vous le connaissent.
C’est cet élève avec qui le personnel scolaire craint de travailler en raison de son comportement parfois agressif.
C’est cet élève dont les parents ont communiqué avec le district scolaire ou le conseil d’administration de l’école, le bureau du ministère de l’Éducation ou les médias parce qu’ils estiment qu’on ne répond pas aux besoins de leur fils.
Vous connaissez peut-être Zach sous un nom différent, mais j’ai le sentiment que la plupart d’entre vous le connaissent.
Lorsque Zach était en 3e année, à l’âge de huit ans, son comportement à l’école mettait les gens à risque.
De plus, son comportement mettait en péril son propre apprentissage et sa capacité à faire partie intégrante de la communauté scolaire.
On a demandé à une spécialiste en TSA d’aller à l’école pour donner un coup de main avec cette situation.
Lorsqu’elle s’est faufilée dans la salle de classe pour observer Zach, elle ne pouvait le différencier de ses pairs.
Elle a passé les premières minutes à observer un groupe d’élèves engagés et coopératifs en train de faire des mathématiques.
Puis la matière enseignée a changé pour le français.
L’enseignant a commencé à parler de l’activité d’écriture à laquelle les enfants allaient s’adonner et, soudainement, l’atmosphère qui régnait dans la classe a changé du tout au tout.
La spécialiste en TSA a vu ce petit garçon au visage rond et aux joues roses, aux cheveux en pic et aux lunettes rondes, délaisser son attitude consciencieuse et sa concentration au travail, puis pousser son pupitre, lancer ses livres et se sauver de la classe, tout cela en l’espace de quelques secondes.
C’était la première fois que la spécialiste en TSA rencontrait Zach.
Au fil des mois, elle a appris à bien le connaître.
Elle a passé de nombreuses heures à l’école, à travailler avec Zach, avec son enseignant et avec l’enseignante-ressource, ainsi qu’avec l’équipe administrative et la famille de Zach.
Elle a connu de nombreuses difficultés, mais a également vu des progrès au fil du temps; les incidents étaient de moins en moins fréquents et certaines des stratégies intégrées par les enseignants se sont avérées utiles pour Zach.
La spécialiste en TSA a fait en sorte d’atténuer progressivement sa présence à l’école, mais des incidents continuaient de survenir et de nombreuses situations dans le milieu scolaire demeuraient difficiles pour Zach.
Tout le monde redoublait d’efforts, y compris Zach, mais la tension était palpable et on marchait sur des œufs.
L’année suivante, Zach était en 4e année et on a repris là où on avait laissé l’année précédente.
La spécialiste du district était toujours engagée dans le processus et à la fin d’août, elle est allée rencontrer l’équipe scolaire et la famille pour les aider à planifier la transition.
Toutefois, lorsqu’elle est allée rencontrer l’enseignante-ressource, Mme H., qui devait aider à soutenir Zach cette année, elle a constaté quelque chose d’intéressant.
Elle ne pouvait pas encore mettre le doigt sur ce que c’était, mais il s’est avéré que Mme H. jouerait un rôle clé à partir de là.
Mme H. ne possédait pas de formation ou d’expertise particulière pour travailler avec les élèves ayant un TSA, mais elle était très intuitive et désireuse d’apprendre.
L’équipe a commencé l’année en brossant le « portrait global » de toutes les aptitudes qui seraient essentielles à la réussite de Zach.
Les membres de l’équipe ont analysé ses forces et ses lacunes, et ont établi des priorités et des objectifs, ce qui était assurément un très bon départ, mais Mme H.a décidé de mettre l’accent sur d’autres éléments.
En plus de miser sur ses forces, elle a choisi de tenir compte de ses intérêts et de son potentiel.
Elle voulait en savoir le plus possible sur les meilleures stratégies à adopter pour aider Zach.
Elle communiquait régulièrement avec la famille de Zach, l’équipe scolaire et d’autres professionnels qui prêtaient soutien à Zach.
Elle voulait en apprendre le plus possible sur les façons d’exploiter tout le potentiel qu’elle reconnaissait chez Zach.
Mme H. s’est donnée pour tâche d’apprendre de nouvelles stratégies, de les mettre en pratique et de les utiliser avec Zach.
Elle a également offert du soutien et des encouragements au reste de l’équipe scolaire.
Ses compétences et sa confiance augmentaient au même rythme que les réussites de Zach.
Ce n’était assurément pas une solution miracle, et ce n’était pas non plus un processus toujours simple et facile, mais à la lumière du succès grandissant de Zach, Mme H. et l’équipe sont devenues de plus en plus déterminées à l’aider à atteindre son plein potentiel.
L’école était fréquentée par des élèves de la maternelle à la 12e année et, bien que Mme H. n’était pas en lien direct avec Zach chaque année, elle est devenue une ressource inestimable pour tous les enseignants et l’ensemble du personnel de soutien ayant travaillé avec Zach tout au long de son parcours scolaire.
De plus, elle se porte à la défense de la cause de Zach et représente une présence réconfortante dans les périodes plus difficiles.
Je suis content de vous annoncer que Zach a obtenu son diplôme de l’école secondaire, chose que la plupart des gens croyaient impossible en voyant les livres voler et les pupitres se faire renverser.
Si l’histoire se terminait ici, je pense que nous pourrions conclure à un énorme succès.
Mais ce n’est pas tout à fait le cas.
Un jour de juin, la spécialiste en TSA qui s’était rendue à l’école de Zach pour la première fois environ dix ans auparavant était assise dans son bureau lorsque la sonnerie du téléphone a retentie.
Elle avait changé d’emploi quelques années auparavant et était donc étonnée d’entendre la voix de Mme H. à l’autre bout du fil.
Sa surprise fut d’autant plus grande lorsqu’elle entendit Mme H. lui dire : « J’ai quelqu’un ici qui aimerait vous parler » et que Zach prit la ligne.
Il voulait lui annoncer qu’il avait été accepté dans un programme post secondaire qui lui donnerait l’occasion de continuer à miser sur ses intérêts et ses forces.
Et je pense que cela, à tous les plans, incarne un succès fulgurant.
L’histoire de Zach aurait pu se terminer de façon bien différente et, pour de nombreux apprenants ayant un TSA et présentant divers besoins, l’histoire se termine différemment.
Ce ne sont pas toutes les situations qui sont aussi périlleuses que celle de Zach lorsque vous êtes appelés à travailler avec un apprenant ayant un TSA.
Peut-être travaillez-vous avec Jonas, qui ne possède pas les aptitudes de communication fonctionnelle lui permettant de vous faire savoir ce qu’il veut ou ce dont il a besoin.
Peut-être que la seule aptitude essentielle susceptible de l’aider à prendre son envol serait d’apprendre à engager la communication et de dire lorsqu’il a besoin d’aide, qu’il a faim ou qu’il ne veut pas faire quelque chose.
Peut-être enseignez-vous à Sophie, mais celle-ci passe la majeure partie de sa journée à se soustraire à ses tâches et vous ne savez tout simplement pas comment la faire participer ou la motiver à travailler.
Peut-être essayez-vous d’aider Isaiah, qui semble se sauver en courant chaque fois que vous le quittez du regard pendant une seconde, ou chaque fois que vous l’amenez dans le couloir, au gymnase, au terrain de jeux ou à l’extérieur pour aller attendre l’autobus à la fin de la journée.
Vous savez que si ces apprenants développaient certaines aptitudes clés, ils seraient beaucoup plus enclins à prendre leur envol et à s’épanouir, mais vous ne savez tout simplement pas comment faire tomber les barrières qui se trouvent sur votre chemin.
Vous avez peut-être eu l’occasion de prendre part à du perfectionnement professionnel et à de la formation pour apprendre des stratégies visant à aider les gens ayant un TSA.
Divers ministères et provinces ont créé des options d’apprentissage professionnel qui se sont avérées extrêmement bénéfiques pour le personnel et les apprenants ayant un TSA.
L’apprentissage est un processus continu et le partenariat Autisme en éducation souhaite vous aider à vous sentir en confiance afin de soutenir les apprenants avec lesquels vous travaillez tous les jours.
Il y a trois leçons à retenir de Zach et de Mme H. à propos de ce que nous devons faire pour vous aider, ainsi que vos apprenants ayant un TSA, à prendre votre envol.
La première leçon est celle-ci : nous avons besoin d’une armée complète de Mmes H.
dans nos écoles.
Il faut que l’ensemble des enseignants- ressources, des enseignants des centres d’apprentissage, des titulaires de classe et enseignants de matière, des aides-enseignants et du personnel de soutien qui sont dans les écoles au quotidien soient dotés d’outils et de stratégies pour soutenir les apprenants ayant un TSA et les aider atteindre leur plein potentiel.
Bon nombre d’entre vous travaillent maintenant avec ces apprenants, et si ce n’est pas le cas, ce le sera à un moment donné dans l’avenir.
Dans les provinces atlantiques, tout comme au Canada et en Amérique du Nord, le nombre d’apprenants ayant un TSA est en hausse.
Les taux de prévalence pour le TSA ont grimpé : 1 sur 150 en 2002, 1 sur 110 en 2006, 1 sur 88 en 2010 et 1 sur 68 en 2012.
La plupart des conseils et districts scolaires font appel à des spécialistes qui sont formés pour mener les interventions qui se sont avérées efficaces pour les apprenants ayant un TSA, mais ces spécialistes sont peu nombreux.
Il est essentiel d’aider l’ensemble du personnel dans toutes les écoles à acquérir les connaissances, les aptitudes et la confiance pour accompagner efficacement les apprenants ayant un TSA dans leur épanouissement.
La deuxième leçon est la suivante : nous devons aider tous les gens qui travaillent dans nos écoles à acquérir des compétences pratiques de manière efficace.
Cela ne suffit pas de donner la bonne information et de s’attendre à ce que les gens se souviennent de tout.
Nous devons également les aider à traduire cette information dans leur travail de tous les jours.
Cela me rappelle une analogie entendue à propos d’un navire dans une bouteille.
Vous avez déjà vu cela?
Une bouteille de verre, complètement scellée, avec un bouchon de liège dans le goulot et une maquette de navire à l’intérieur de celle-ci?
Je me souviens d’avoir été stupéfait la première fois que j’en ai vu une, et je ne pouvais comprendre comment quelqu’un aurait pu entrer ce navire dans la bouteille.
Je me souviens avoir pensé que peut-être la bouteille n’avait pas de fond et qu’une fois le navire placé dedans, on remettait le fond.
Mais j’avais tort.
Comme certains d’entre vous le savent probablement déjà, les artistes qui confectionnent celles-ci commencent par fabriquer la maquette de navire à l’extérieur de la bouteille; ils la fabriquent en sections qu’ils peuvent démonter, chacune d’entre elles étant suffisamment petite pour pouvoir entrer dans le goulot.
Une fois à l’intérieur de la bouteille, chaque pièce est mise en expansion, une à la fois, et prend sa place parfaitement.
Certains d’entre vous ont peut-être participé à diverses formations de perfectionnement professionnel en lien avec le travail auprès des apprenants ayant un TSA.
Vous avez le « portrait global ».
Vous possédez les connaissances et l’information.
Vous avez fabriqué le navire en dehors de la bouteille.
Maintenant, ce que vous allez faire, c’est démonter chacune des composantes et les insérer dans le goulot de la bouteille.
La ressource d’apprentissage que nous avons créée, une bibliothèque de vidéos en ligne, a été conçue pour enrichir votre apprentissage et aussi vous donner les ressources pour mettre en œuvre chacune des stratégies jusqu’à ce que vous soyez en mesure de réassembler toutes les pièces dans votre travail quotidien.
Chacune des vidéos de la série sera d’une durée de 15 à 20 minutes.
Elles sont suffisamment longues pour vous transmettre de l’information précieuse, mais suffisamment brèves pour que vous puissiez les visionner à votre guise chaque fois que vous avez quelques minutes de libres et même à plus d’une reprise si vous le souhaitez.
Chaque vidéo est axée sur des exemples et des stratégies pratiques et est accompagnée d’une ressource à imprimer.
La dernière leçon, et non la moindre, va comme suit : nous devons nous souvenir d’honorer la réussite de nos élèves tout en les aidant à acquérir les aptitudes dont ils ont besoin pour atteindre leur plein potentiel.
L’inspiration vient souvent en constatant la réussite et en entendant les histoires de réussite des autres, de même qu’en sachant qu’on peut changer les choses pour nos apprenants.
Nous avons besoin de chacun d’entre vous, de toutes les Mmes H de toutes les écoles, pour nous faire part des histoires de réussite.
Nous avons besoin que vous nous fassiez part de vos « moments wow », de vos triomphes, qu’ils soient petits ou grands, et des surprises que vous vivez lorsque vous et vos apprenants prenez votre envol.
Notre région regorge d’enseignants, de personnels de soutien, de spécialistes et d’autres personnes qui ont des histoires très inspirantes à nous raconter à propos des succès de leurs apprenants.
Nous espérons que beaucoup d’autres personnes adopteront les nouvelles stratégies qu’elles ont apprises pour découvrir le potentiel de leurs apprenants dont elles ignoraient peut-être l’existence.
Nous voulons vous donner l’occasion de communiquer vos réussites et de nous inspirer, et c’est ce que nous allons faire dans le cadre de cette série de vidéos d’apprentissage professionnel.
Le partenariat Autisme en éducation ajoutera de nouvelles vidéos et ressources à cette bibliothèque en ligne de façon régulière; demeurez donc à l’affût des nouvelles possibilités d’apprentissage sur notre site Web.
Commencez dès aujourd’hui en visionnant les premières vidéos de cette série.
Nous avons hâte de vous entendre nous raconter comment vous utilisez ces stratégies pour aider vos apprenants à prendre leur envol.